dimanche 20 février 2011

16 000 postes et moi et moi et moi

Quand le discours politique rattrape la réalité, le choc est violent :
16 000 postes dans l'éducation nationale supprimés cela signifie pour mon bahut:
99 heures de cours de moins, soit trois classes en moins, des effectifs de 35 élèves minimum par classe, au moins quatre postes supprimés (dont un en histoire géo)...
Et comment fait-on pour supprimer autant d'heures ? Facile, on fait s'évaporer des élèves dans la nature... Un discours mensonger annonce qu'il y aura moins d'élèves en seconde à la rentrée et chez nous, entre la seconde et la première une cinquantaine d'élèves disparaissent: pfou, plus là, évaporés, disparus, supprimés... mais que deviennent-t-ils ? Ils ne redoublent pas car on ne redouble plus. Ils ne partent pas en lycée professionnel car là aussi les élèves sont censés être toujours moins nombreux!
Ils sont trop forts.
Ils arriveraient presque à nous faire oublier que la commune d'Étang salé s'accroît de 20% tous les ans, que la population réunionnaise est non seulement plus jeune qu'en métropole mais aussi plus illettrée et qu'à ce titre elle a encore plus besoin d'un service éducatif de qualité.
Qu'est ce qu'on ne ferait pas pour obtenir la prime de celui qui supprimera le plus de postes : 15 000 euros pour le recteur le plus obéissant ! J'avoue ne pas connaitre le montant de la prime pour le proviseur qui rafle le mieux.
Ce matin, mon lycée était bloqué. Depuis 5 jours, il est bloqué par les élèves qu'on dira manipulés, paresseux, prêts à tout pour bâcher (le créole de sécher)... Mais moi, je les remercie et les félicite et j'aimerai bien que les parents se bougent, que tous mes collègues se lèvent, que les électeurs prennent conscience de la dangerosité de ce gouvernement et de ces réformes.

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